De l’abbaye de Monthéty toute proche, il ne restait qu’une ancienne chapelle récemment détruite, autour de laquelle se tenait la fameuse foire champêtre du 9 septembre.
Cette foire avait été instituée par lettres patentes de Louis XII, datées de juillet 1512, au profit des chanoines d’Hiverneau, qui y percevaient les droits sur les marchands ainsi que sur les animaux mis en vente. D’une affiche publiée le 18 août 1698 au temps du Roi Soleil, indiquant les droits perçus alors, on peut aisément se rendre compte que la foire était une des plus importantes de la Brie. On y voyait des cabaretiers, marchands de cidre, marchands drapiers, fripiers, merciers, cordonniers, boulangers, chapeliers, taillandiers, pâtissiers, vanniers, chaudronniers, vaisseliers, pain d’épiciers. Les animaux étaient aussi nombreux que divers : chevaux cavales, poulains, ânes, moutons, bœufs, vaches, tores ou bouvillons, porcs, etc.
Les chanoines sous-louaient la perception des droits, le jeu de quilles et l’unique puits de Monthéty dont il fallait payer l’eau, tout comme aujourd’hui au Bassin de Seine Normandie.
Cette foire débordait sur la grande allée qui conduit de Monthéty aux Agneaux mais elle avait perdu son caractère de marché forain pour prendre celui de fête publique où les amusements et la gaieté tenaient plus de place que les transactions. C’était la fête des bouchers et autres commerçants d’alimentation qui désiraient s’octroyer une journée de congé et de détente… et cette joyeuse manifestation ne prit fin que dans les années soixante du vingtième siècle.
Au début de l’Empire, c’est Pierre-Augustin Hulin, devenu Comte et Lieutenant-général qui en est propriétaire. Le garçon de lavoir, aux épaules solides, au courage audacieux qui a conduit la foule à la prise de la Bastille, a fait son chemin sous le nouveau maître de la France, Napoléon Bonaparte. C’est lui qui fera exécuter précipitamment le jeune Duc d’Enghien dans les fossés de Vincennes. Il portera devant la postérité, autant et plus que Napoléon, la responsabilité d’un assassinat que l’histoire considère, avec Chateaubriand, comme une tache de sang au front de ces deux hommes.
Devenu aveugle, le Comte Hulin erra dans ces lieux, hanté peut-être par le spectre de sa victime et mourut à Paris en 1841 sous le règne de Louis Philippe.

Le 18 juillet 1816, Madame la Comtesse Marie-Jeanne Tirsonnier, épouse du Comte Pierre Augustin Hulin, qui sans doute les avait apportés en dot à son mari, vendit la terre et le château des Agneau à Charles Antoine Prévost d’Arlincourt, maître des requêtes au Conseil du Roi Louis XVII par contrat passé devant Maîtres Gillet et Lombard, notaires à Paris.
A la mort de ce dernier, le château passa à sa veuve, née Madame Elisabeth Joséphine Nadol qui, par testament et à son décès survenu le 28 mars 1869, le laissa à Ludovic Charles Joseph Guyot d’Arlincourt, lequel à sa mort survenue le 12 mars 1884, le donna à son fils Adrien Guyot d’Arlincourt, rentier, demeurant à Paris.
Ce dernier vendit la propriété le 28 mai 1903 sous la Troisième République au sénateur de l’Ardèche, Monsieur Placide Astier, père de deux enfants, Pierre et Marthe. Après la première guerre mondiale, lorsque celui-ci mourut, le Château des Agneaux et la ferme de la Bourbonderie sont attribués en 1920 à sa fille, Marthe Virginie Denise Astier, épouse de Monsieur le Comte Marie Joseph Elie de Gaigneron-Morin, qui le vendit en 1925 à un important agriculteur d’Ozoir-la-Ferrière, Monsieur Guillaume Maurice.
Celui-ci garda la ferme, mais vendit le Château et ses immenses pelouses à Monsieur Elmer Sidney Prather, éditeur à New York, qui en fait un golf avec bar, restaurant et chambres, sous la dénomination d’American Country Club de 1926 à 1940.
Retirée à Kent, Connecticut, Etats-Unis d’Amérique lors de la déclaration de la seconde guerre mondiale, Madame Prather, héritière du Château des Agneaux occupé par les troupes allemandes de 1940 à 1945, donna à bail en 1946 la propriété à un groupe de golfeurs parisiens qui constituèrent l’Association Sportive du Golf d’Ozoir-la-Ferrière.

Dix ans plus tard, Madame Prather, par actes des 7 janvier et 11 février 1957, de Maître Jean Oury, notaire à Nangis, vendit le Château et ses dépendances avec les terrains affectés à la pratique du jeu du golf, à Monsieur Emile Robert Bonnefoy, maître-verrier, demeurant à La Varenne Saint-Hilaire, avec son épouse, Rose-Marie Jeanne Lizoulet, qui devenait propriétaire au décès de son mari, le 27 octobre 1959.
En application d’un pacte de préférence du 4 décembre 1971, à la mort de Madame Bonnefoy, le 16 janvier 1975, ses héritiers directs, Christian Lizoulet de nationalité belge et Marie-Thérèse Hermann-Lizoulet de nationalité canadienne, cèdent, par acte de Maître Jean Oury du 8 août 1975, le Domaine des Agneaux, son château et ses deux parcours de golf de 18 et de 9 trous à la Société Immobilière constituée en janvier 1973 par les dirigeants de l’Association Sportive du Golf d’Ozoir-la-Ferrière : Henri Massot, Directeur de journal, Gaston Quévreux, André Mennesson, Raymond Rousseau, industriels, et Paul Bourgeois, avocat à la Cour de Paris.
Les 6 et 20 décembre 1975, la Société Civile Immobilière prend la dénomination de SIMADA et, sous la double forme d’une communauté sportive et d’un ensemble résidentiel, les Fondateurs de la S.C.I. permettent à tous les Membres de l’A.S.G.O.L.F. de devenir désormais copropriétaires du Château des Agneaux et de son Domaine en bordure de la Forêt domaniale du Bois Notre-Dame

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